Des astuces simples pour stimuler l’appétit chez une personne âgée

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Oubliez la règle qui voudrait que l’âge apporte la sagesse… Il apporte aussi, trop souvent, une perte d’appétit qui s’installe en silence, creusant des sillons de fatigue et de kilos envolés. Face à l’assiette qui se vide peu à peu, la vigilance s’impose. Prévenir la dénutrition chez les seniors, c’est agir vite, et surtout, comprendre l’ampleur du phénomène. Derrière la baisse d’appétit, les causes s’entremêlent : solitude, saveurs ternies par le temps, faim qui s’efface, gênes buccales ou digestives, traitements lourds, douleurs chroniques, restrictions alimentaires… C’est tout un quotidien à repenser pour redonner envie de manger, trouver des stratégies accessibles et s’attaquer aux vrais obstacles.

Comment stimuler l’appétit d’une personne âgée ?

Avec l’âge, la faim s’étiole. Pourtant, quelques leviers simples peuvent ranimer le plaisir de passer à table. En voici plusieurs, à adapter selon les habitudes et les goûts de chacun :

  • Quand les saveurs s’émoussent, rien n’interdit de relever les plats : épices (cumin, curry, paprika…), herbes fraîches (persil, coriandre, thym…) ou aliments qui réveillent le palais comme l’oignon, l’ail ou un trait de jus de citron font souvent mouche.
  • Donner de la couleur à l’assiette, séparer les aliments pour mieux distinguer goûts, textures et formes : ce simple geste ouvre l’appétit et stimule les sens.
  • Revisitez les recettes favorites, en ajustant la texture si besoin : purées, compotes, aliments fondants ou mixés selon les capacités de mastication.
  • Plutôt que de remplir l’assiette, fractionnez les repas : trois moments principaux par jour, complétés par un à trois collations. Cela évite la lassitude et la sensation de dégoût devant une portion trop copieuse.
  • Privilégiez ce qui se mâche sans effort : poissons, œufs, légumes bien cuits, viandes tendres.
  • L’envie de sucré ne disparaît pas avec les années. Quelques touches sucrées de temps à autre, glissées dans les plats, peuvent réveiller la gourmandise.

Au-delà de l’assiette, il est possible d’impliquer la personne âgée dans de petites tâches du quotidien : éplucher quelques légumes, sentir les aromates, participer à la préparation. Ces gestes partagés éveillent l’appétit, tout en restaurant un sentiment d’utilité.

Comment amener une personne âgée qui ne veut pas manger à manger ?

Quand l’appréhension s’installe, peur de s’étouffer, tremblements, difficultés à avaler,, quelques solutions existent pour rendre l’alimentation moins anxiogène et plus accessible. On peut notamment :

  • Alléger la tâche : découper la viande, peler les fruits, ôter le couvercle des pots de yaourt, tout ce qui simplifie la prise du repas.
  • Concentrer l’énergie dans l’assiette grâce à des repas enrichis : une petite portion, mais plus dense en calories et en protéines.
  • Encourager l’hydratation mais, idéalement, hors des repas pour préserver la sensation de faim et ne pas remplir inutilement l’estomac avant de manger.

Adapter la texture des aliments, proposer des ustensiles adaptés comme des cuillères anti-tremblements ou, pour les personnes sujettes aux fausses routes, opter pour des boissons légèrement pétillantes : tout cela facilite la prise alimentaire, sans la forcer.

Et si les conseils alimentaires ne suffisaient pas ?

Parfois, malgré tous les ajustements, l’appétit tarde à revenir. D’autres raisons peuvent entraver le plaisir de manger, il faut alors explorer ces pistes :

  • Les régimes draconiens n’ont pas leur place ici. Si la personne doit en suivre un, vérifiez avec le médecin s’il est possible de l’assouplir, tout en restant vigilant sur certains aliments.
  • Des traitements pris en trop grand nombre au même moment peuvent couper l’appétit. Un avis médical s’impose pour voir s’il est possible de les répartir différemment dans la journée.
  • Les douleurs bucco-dentaires, prothèses mal adaptées, infections, aphtes, sont redoutables. Un passage chez le spécialiste permet souvent de trouver une solution rapide et efficace. Plus largement, toute douleur chronique doit être prise en charge, car elle pèse lourdement sur l’envie de se nourrir.
  • L’isolement social, souvent négligé, fait des ravages. La dépression, qu’elle soit liée à la solitude ou à d’autres facteurs, doit être prise au sérieux. L’accompagnement psychologique, mais aussi la participation à des activités du quotidien, marcher, préparer un repas, jardiner, peuvent améliorer le moral et, dans la foulée, l’appétit.

Le maintien d’une alimentation adaptée chez les seniors, c’est aussi préserver leur autonomie et leur qualité de vie. Ne pas prendre à la légère la perte d’appétit, c’est leur offrir la chance de savourer, encore longtemps, les petits plaisirs de la table.