
La prescription d’une canne de marche n’est pas l’apanage du seul médecin traitant. Le masseur-kinésithérapeute, dans certaines circonstances, a aussi le pouvoir de rédiger ce précieux document. Pourtant, la prise en charge financière ne laisse aucune place à l’improvisation : elle dépend d’une ordonnance conforme, respectueuse des règles fixées par l’Assurance Maladie.
Le prix d’une canne varie du simple au triple selon le modèle choisi, mais le remboursement, lui, demeure strictement encadré. Négliger une formalité administrative peut suffire à faire tomber le dossier à l’eau, même si l’ordonnance est en bonne et due forme.
À qui s’adresse la prescription d’une canne de marche ?
La canne de marche a une vocation précise : faciliter la mobilité lorsqu’une personne ne marche plus avec assurance, sans pour autant nécessiter un fauteuil roulant ou un déambulateur. Elle s’adresse en priorité aux personnes âgées, à celles vivant avec un handicap léger ou présentant un trouble de la marche discret. Parfois, cet appui n’est qu’un soutien temporaire, le temps d’une convalescence ; parfois, il s’installe durablement dans le quotidien.
Voici les profils les plus concernés :
- Personnes à mobilité réduite suite à une opération, une maladie ou une blessure récente ;
- Enfants présentant des troubles moteurs ou ayant besoin d’un accompagnement ponctuel pour marcher ;
- Adultes rencontrant des difficultés dans leurs déplacements quotidiens ;
- Personnes souffrant de douleurs musculaires ou articulaires, pour lesquelles la canne réduit la gêne et limite le risque de chute ;
- Individus cherchant à compenser une perte d’équilibre ou une mobilité diminuée, même de façon transitoire.
Selon la situation, la prescription vise à prévenir les chutes, à apaiser les douleurs ou à compenser une difficulté motrice. Pour les personnes déficientes visuelles, la canne blanche constitue une aide capitale. Lors d’un accident ou d’une rééducation, elle devient un outil de reprise d’autonomie. En cas de douleurs localisées aux poignets ou aux coudes, le choix se porte sur des béquilles spécifiques.
Attention, la canne ne remplace pas un appui robuste : elle ne peut supporter un poids élevé. Le choix du modèle doit tenir compte de la stature, du poids, de la morphologie et du degré d’autonomie de l’utilisateur. L’ajustement de la hauteur et du type de poignée n’est pas un détail, il conditionne la sécurité et l’efficacité.
Quels professionnels de santé peuvent prescrire une canne ?
Prescrire une canne de marche n’est pas l’apanage d’une seule profession. Plusieurs acteurs du soin peuvent intervenir, selon la nature du besoin et le contexte médical. Le médecin généraliste reste souvent la première étape : il évalue la perte d’équilibre, les douleurs, la gêne motrice, rédige l’ordonnance et oriente, si nécessaire, vers un spécialiste.
Lorsque la situation le nécessite, le médecin en rééducation fonctionnelle (MPR), le gériatre ou d’autres spécialistes prennent le relais. Les kinésithérapeutes jouent un rôle clé dans l’accompagnement et la prescription d’aides à la marche, notamment pour des locations de courte durée. L’ergothérapeute, toujours en lien avec le prescripteur médical, affine le choix du matériel et propose des adaptations à domicile.
Dans le cadre des soins à domicile, l’infirmier peut suggérer une prescription adaptée. Pour la canne blanche, l’orthoptiste, le podologue ou la sage-femme interviennent dans des cas précis (prescription initiale, renouvellement). Le pharmacien délivre la canne sur ordonnance, et exceptionnellement dans des situations bénignes.
Voici les différents prescripteurs possibles :
- Médecin généraliste
- Spécialiste en rééducation (MPR, gériatre…)
- Kinésithérapeute
- Ergothérapeute
- Infirmier
- Orthoptiste (pour la canne blanche)
- Podologue pédicure (dans certains cas spécifiques)
- Sage-femme (pour le renouvellement de la canne blanche)
- Pharmacien (dans des situations très limitées)
Cette diversité de prescripteurs permet d’adapter la réponse à chaque cas. Une ordonnance bien rédigée ouvre la voie au remboursement et au matériel qui convient, dans le respect des indications médicales.
Combien coûte une canne de marche et comment est-elle remboursée ?
Le tarif d’une canne de marche fluctue selon le modèle, la matière et le lieu d’achat. En pharmacie ou chez un fournisseur spécialisé, la fourchette s’étend de 10 à 70 euros pour une canne traditionnelle, de 10 à 40 euros pour une canne anglaise, de 15 à 60 euros pour une version pliable, de 20 à 50 euros pour une tripode. Les modèles plus sophistiqués, poignée ergonomique, accessoires, font grimper la note. Certains magasins d’équipements médicaux proposent aussi la location, idéale pour un besoin ponctuel.
Le remboursement par l’Assurance Maladie n’est accordé que sous conditions. Il faut impérativement passer par un professionnel de santé habilité pour l’ordonnance, acheter la canne chez un fournisseur agréé et s’assurer qu’elle figure sur la LPPR (Liste des Produits et Prestations Remboursables). Le montant pris en charge atteint 60 % du tarif de référence de la Sécurité sociale, soit autour de 12,20 euros pour une canne simple. La mutuelle peut compléter, selon les garanties souscrites.
Sans prescription médicale, il n’y a pas de remboursement, même si la canne est référencée sur la LPPR. La facture doit impérativement comporter le code LPP spécifique. En cas d’affection de longue durée (ALD), la prise en charge peut grimper à 100 %. Il convient de conserver tous les justificatifs, ordonnance, facture, formulaire Cerfa, pour faciliter les démarches auprès de l’Assurance Maladie et de la complémentaire santé.
Les démarches simples pour obtenir une prescription et être bien remboursé
Pour profiter du remboursement d’une canne de marche, il suffit de suivre quelques étapes, à condition de respecter scrupuleusement la procédure.
Commencez par consulter un professionnel habilité : médecin généraliste, spécialiste en rééducation, kinésithérapeute, ergothérapeute, gériatre, voire infirmier, orthoptiste ou podologue selon les cas. Le professionnel analyse la situation, puis rédige une ordonnance mentionnant précisément le type de canne, la référence et la mention “inscrit sur la LPPR”.
Une fois l’ordonnance en main, rendez-vous chez un fournisseur agréé, pharmacie ou magasin d’équipements médicaux. Lors de l’achat, veillez à obtenir une facture détaillée avec le code LPP correspondant à la canne choisie. Seul ce code atteste que le matériel est pris en compte pour le remboursement.
Selon la caisse d’assurance maladie, il peut être nécessaire de joindre au dossier le formulaire Cerfa approprié. Une fois tous les documents réunis, ordonnance, facture, formulaire, il ne reste plus qu’à transmettre le dossier à la caisse, par dépôt ou courrier. La mutuelle complète, en général, la prise en charge selon le contrat. Dans le cas d’une ALD, la couverture atteint parfois 100 %.
Un dossier bien constitué accélère le traitement et réduit le risque de refus. Les justificatifs doivent être conservés plusieurs années, la Sécurité sociale pouvant vérifier ultérieurement la conformité de la prescription et du matériel fourni.
La canne, parfois simple objet, devient alors le symbole d’une autonomie préservée. Sa prescription, bien plus qu’un acte administratif, marque souvent le début d’un chemin retrouvé vers la mobilité. Qui sait ? Elle est peut-être le premier pas d’un nouvel équilibre.











































